L’intérêt médical de l’endotest remis en question par des chercheurs européens

Trois ans après son lancement, l’endotest développé par le laboratoire Ziwig n’a pas reçu le soutien total des chercheurs. Questionnés sur l’utilité clinique de ce test salivaire censé faciliter le diagnostic de l’endométriose, un certain nombre d’entre eux se montrent quelque peu sceptiques.

À retenir

• L’efficacité de l’endotest pour le dépistage précoce de l’endométriose n’est pas encore prouvée jusqu’ici, d’après certains chercheurs européens.
• Le forfait innovation dont bénéficie cet outil permet à 25 000 patientes éligibles de profiter d’une prise en charge avec un montant forfaitaire de 839 euros chacune.

La révolution annoncée par la start-up n’a pas eu lieu 

Ces scientifiques européens n’ont pas hésité à déclarer que l’endotest n’a pas apporté un changement majeur à la détection de l’endométriose. Pour eux,

Les études publiées jusqu’ici par la start-up française ne suffisent pas à prouver l’efficacité de cet outil.

Ils estiment que l’endotest

Ne permet pas un dépistage précoce de la pathologie étant donné que la patiente subit au préalable des examens cliniques.

Le diagnostic salivaire est seulement envisagé si le résultat de ces analyses n’a pas permis d’obtenir une réponse claire, afin d’éviter un examen évasif comme la cœlioscopie.

Pour sa part, la HAS (Haute autorité de la santé) a souligné la nécessité d’une étude indépendante pour démontrer l’intérêt médical de ce test. En attendant de recevoir des données suffisantes, au vu des premiers résultats encourageants elle a néanmoins émis un avis favorable à sa prise en charge dans le cadre du « forfait innovation ».

Prévue pour une durée de 3 ans, cette prise en charge concerne uniquement les patientes présentant des symptômes évocateurs et invalidants de l’endométriose, mais dont l’imagerie s’avère normale ou équivoque. Leur nombre est limité à 25 000 femmes, et 2500 d’entre elles participent à l’étude endobest.

Ces dernières auront ainsi droit à un forfait de 839 euros chacune, lequel inclut l’acte de dépistage et les frais d’hospitalisation.

Au-delà de ce montant, la mutuelle de la patiente entre en jeu.

Le coût de la prise en charge du test estimé à 21 millions d’euros

Le forfait innovation de l’endotest va coûter près de 21 millions d’euros à l’Assurance maladie. Certains chercheurs dénoncent de ce fait une faveur particulière accordée par l’État à la start-up, au détriment d’autres laboratoires qui œuvrent dans ce domaine, et qui n’arrivent pas à trouver des financements.