Ménopause : la nécessité d’une meilleure prise en charge

Chaque année, un demi-million de femmes en France atteignent la « période » de ménopause, une phase marquée par des perturbations pouvant altérer leur santé physique, psychique et émotionnelle. Pourtant, cette transition est mal appréhendée par les « concernées ». Une lueur d’espoir cependant avec l’arrivée d’un nouveau traitement contre les bouffées de chaleur, le principal symptôme dont la plupart d’entre elles souffrent.

Des symptômes très handicapants

Lors de la période précédant la ménopause, les cycles menstruels deviennent irréguliers. Les symptômes fréquents incluent des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, une sécheresse vaginale, des infections urinaires, de la fatigue, des troubles du sommeil et de l’humeur.

Des enquêtes révèlent qu’environ 90 % des femmes âgées de 50 à 60 ans éprouvent au moins un de ces symptômes.

Les bouffées de chaleur sont les plus courantes et sont dues à une diminution des œstrogènes, hormones qui régulent la température corporelle.

Toutefois, ces dernières années, un regain d’intérêt est constaté autour de la ménopause, stimulée par les témoignages d’artistes, les podcasts variés et la promotion faite sur cette problématique par les influenceuses sur les réseaux sociaux.

Geneviève Plu-Bureau, professeure en gynécologie médicale, souligne ainsi

Un léger déclin du tabou autour de cette thématique et souligne que les femmes abordent plus ouvertement le sujet entre elles.

Cependant, le niveau d’information et la prise en charge médicale restent encore insuffisants.

Un traitement qui suscite un espoir à la mesure des inquiétudes

De nouveaux traitements sont disponibles ou seront bientôt vendus en Europe pour aider les femmes confrontées aux bouffées de chaleur soudaines et inconfortables. Le premier d’entre eux, commercialisé sous le nom de Veozah par le laboratoire japonais Astellas Pharma, cible les neurones défaillants impliqués dans la régulation de la température corporelle.

Un essai clinique a pu démontrer que ce traitement a contribué à réduire d’environ 60 % les bouffées de chaleur, auprès des sujets féminins souffrant de symptômes modérés ou sévères, et qui ont accepté de l’administrer, au bout de douze semaines de traitement, contre 45 % chez celles qui n’ont reçu qu’un simple placebo.

Veozah convient tout particulièrement aux femmes qui présentent des contre-indications au traitement hormonal de la ménopause (THM), comme qui ont contracté un cancer du sein ou qui souffrent de maladies cardiovasculaires.

Selon la professeure Geneviève Plu-Bureau,

Beaucoup de femmes rejettent le THM en raison d’idées préconçues sur d’éventuels effets indésirables, renforcées par une étude américaine dévoilée en 2002 qui révélait que le risque de cancer du sein pourrait être exacerbé par le traitement de la ménopause.

Or, d’autres études ont évalué le bénéfice-risque d’une telle approche et les résultats penchent en faveur du THM. Mais la méfiance persiste et les femmes ménopausées préfèrent se résigner malgré leur souffrance.

Et c’est pour leur venir en aide que Florence Trémollières, endocrinologue et gynécologue médicale, a fondé l’association All for Menopause. Cette dernière a lancé un manifeste, édité en partenariat avec l’Assurance maladie, les mutuelles – le document est systématiquement distribué aux patientes lors de la souscription d’un contrat – ainsi que d’autres professionnels de la santé pour conscientiser les femmes sur la ménopause et les inviter à en parler à leur médecin.

L’idée est que ces femmes puissent anticiper et se préparer pour mieux vivre cette transition vers un nouvel état physiologique

Souligne la professeure Geneviève Plu-Bureau.

A retenir

• Chaque année en France, environ 500 000 femmes sont confrontées à la ménopause qui donne lieu à divers symptômes pouvant considérablement handicaper leur quotidien.
• Les femmes ménopausées vont avoir accès à un nouveau traitement, le Veozah qui cible les neurones responsables de la régulation de la température corporelle et dont les essais cliniques se sont révélés positifs.