La prévalence de la myopie chez les enfants en France soulève des préoccupations croissantes. Si les verres de freination offrent le moyen de ralentir cette progression, leur adoption se heurte toutefois à des obstacles financiers et à une couverture limitée de la part de l’Assurance maladie. Les détails dans cet article.
Verres de freination : caractéristiques
Les ophtalmologues observent une augmentation préoccupante de la myopie, laquelle touche 2,1 millions d’enfants en France. Ce trouble découle d’une élongation excessive du globe oculaire, provoquant la projection des images sur l’avant de la rétine au lieu de la zone prévue, engendrant ainsi une netteté visuelle de près, mais une vision floue à distance.
Diverses solutions ont été développées pour remédier à ce problème : lunettes, lentilles, gouttes, mais également des verres de freination. Dotés d’un contour composé de petites alvéoles, ces dispositifs cherchent à freiner l’allongement de l’œil, agissant ainsi sur l’évolution de la myopie. Néanmoins, leur efficacité est conditionnée par un port continu tout au long de la journée.
Les enfants comme public cible
Les lunettes de freinage de la myopie ciblent spécifiquement aux enfants, de l’âge de quatre ans à la fin de l’adolescence, en particulier à ceux dont la myopie évolue de manière significative, explique le Dr Pierre Raphaël Rothschild. Cet ophtalmologiste précise que « ces dispositifs ne bénéficient pas aux adultes dont la myopie est généralement stable ».
Plusieurs marques de renom dans le domaine de la vision, dont Hoya et Zeiss MyoCare, ont conduit des études sur l’efficacité des verres de freination. Selon leurs résultats, ces dispositifs semblent avoir la capacité de ralentir la progression de la myopie d’environ 60 %, ou 30 % dans l’ensemble, relativise le Dr Rothschild.
Verres de freination : les défis de l’inaccessibilité
Seulement un enfant sur 20 atteint de myopie opte pour l’utilisation de ces verres, bien que leur efficacité soit maximale lorsqu’ils sont adoptés précocement. Un obstacle majeur réside dans le coût élevé, généralement fixé à 180 euros par verre par les opticiens. Le remboursement des lunettes n’est que partiellement couvert par la Sécurité sociale, avec un reste à charge d’environ 50 euros, rendant cette solution financièrement inaccessible pour de nombreuses personnes. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les projections indiquent que près de six Français sur dix pourraient être touchés par la myopie d’ici 2050.
À retenir
- Si les verres de freination promettent d’atténuer la montée inquiétante de la myopie, des barrières financières entravent actuellement leur adoption généralisée.
- Malgré des résultats encourageants, leur efficacité dépend de la précocité de leur utilisation.
Il devient impératif d’envisager des mécanismes de prise en charge plus étendus pour garantir l’accessibilité de ces dispositifs, et ainsi, prévenir la myopie à grande échelle.
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