En se baignant dans la Seine, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont voulu rassurer l’opinion publique sur la qualité de l’eau du fleuve en vue des Jeux olympiques. Ce geste symbolique n’a pourtant pas suffi à dissiper les doutes quant à d’éventuelles variations du niveau de pollution durant l’événement sportif. D’ailleurs, certaines fédérations s’inquiètent des risques sanitaires encourus par leurs athlètes et ont pris des précautions.
La pluie peut tout changer
Mise en place il y a plus d’un siècle, l’interdiction de baignade dans la Seine a été levée le 17 juillet 2024. Fidèle à sa promesse, la maire de Paris elle-même a été la première à se jeter à l’eau. Cette décision fait suite à la publication des analyses menées par l’ONG Surfrider Foundation.
Il s’agit là d’une excellente nouvelle, d’autant plus que les Jeux olympiques ont déjà démarré. Néanmoins, la possibilité d’un rétablissement de cette restriction pendant l’événement ne peut être exclue.
En effet, tout dépendra du niveau des précipitations à Paris et ses alentours. Des pluies abondantes peuvent entraîner un débordement des réseaux d’assainissement. Les eaux usées vont ainsi se déverser dans le fleuve et provoquer une pollution microbienne. Si celle-ci devient trop importante, les épreuves de natation risquent d’être annulées.
Des risques sanitaires pour les athlètes
En se baignant dans la Seine, il est possible d’attraper des maladies d’origine microbienne comme la légionellose ou la leptospirose, sans oublier les bactéries et les virus, tels qu’Escherichia Coli ou Campylobacter. Ces agents pathogènes peuvent être ingérés par la bouche ou le nez, ou via une plaie ouverte, si minime soit-elle.
Si le risque est généralement limité et ne concerne que des troubles gastro-entérites ou des conjonctivites, la leptospirose entraîne parfois des complications sévères. Outre les symptômes classiques tels que la fièvre, les migraines et les courbatures, cette maladie peut évoluer vers une insuffisance rénale et un syndrome hémorragique dans certains cas graves. Son taux de morbidité est estimé entre 5 % et 20 %.
Concernant le remboursement du vaccin contre la leptospirose en France, certaines mutuelles santé proposent une prise en charge de son coût.
Face aux risques sanitaires liés aux épreuves de triathlon et en eau libre, certaines fédérations ont pris le devant. C’est le cas des Britanniques qui ont rendu la vaccination contre l’hépatite A et la typhoïde obligatoire pour leurs athlètes. En outre, une antibiothérapie sera administrée à tous les participants à la fin des compétitions.
À retenir
- L’interdiction de baignade dans la Seine a été levée suite aux résultats d’analyse positifs publiés par Surfrider Foundation.
- Cette restriction pourrait être rétablie pendant les jeux en cas de pluies abondantes et si le niveau de pollution revenait à un stade critique.
- Par précaution, la fédération britannique a fait vacciner ses participants contre l’hépatite A et la typhoïde.
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